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qu’on fait un plus grand commerce. Toute nation qui entendra ses vrais intérêts, doit donc songer aux moyens d’être la seule nation commerçante.

Ce raisonnement parut évident, et on se conduisit en conséquence. Voilà donc les peuples qui vont travailler à s’appauvrir les uns les autres : car en voulant s’enlever mutuellement le commerce, chacun d’eux en commercera moins. Observons les effets de cette politique.

Les troyens qui avoient des ports sur la mer Égée, sur la Propontide et sur le Pont-Euxin, étoient maîtres encore de toutes les isles adjacentes à leur continent. Dans cette position, où ils pouvoient faire un grand commerce concurremment avec les autres peuples, ils voulurent le faire exclusivement. Ils établirent donc des douanes par-tout : ils mirent à contribution les marchands étrangers qui exportoient ou qui importoient ;