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continuellement des uns chez les autres. Par une concurrence de tous les marchands possibles, chaque chose étoit à son vrai prix ; et l’abondance qui se répandoit chez toutes les nations, sembloit tendre, par un espece de flux et de reflux, à se mettre par-tout au même niveau. Ce commerce étoit sur-tout avantageux pour les troyens. Les progrès qu’ils avoient faits dans les arts, attiroient chez eux les marchands de toutes les nations. Ils mettoient en œuvre et les matières premières de leur sol, et celles qu’ils tiroient de l’étranger ; et leurs manufactures, tous les jours plus florissantes, faisoient subsister une multitude d’artisans.

Heureux dans cette position, les peuples ne surent pas s’y maintenir. Pourquoi, disoit-on, envoyer chez les troyens des matières premières que nous pouvons mettre en œuvre nous-mêmes ? Est-il raisonnable de porter