Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/546

Cette page n’a pas encore été corrigée

elles étoient réduites au seul produit de leur sol. Mais là où l’agriculture ne peut pas nourrir une grande population, l’industrie y supplée, et le commerce y fait vivre un peuple nombreux, avec le surabondant des nations agricoles. Ce peuple, à qui le sol semble refuser le nécessaire, devient le commissionnaire des autres. Il trafique avec le surabondant de tous : il en rapporte chez lui de quoi subsister, et parce qu’il s’est fait une habitude de l’économie avec laquelle il a été forcé de commencer, il finit par s’enrichir. Voilà ce qui doit arriver à des nations qui habitent des terres ingrates le long des côtes maritimes. Marchandes par leur position, elles ont les premieres fait le commerce de commission ou le trafic.

Alors tous les ports étoient ouverts aux trafiquants. Tous les peuples donnent à l’exportation et à l’importation une liberté entière. Le surabondant se versoit