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ils mettent encore les fermiers hors d’état d’en faire. Ils leur font des frais : ils leur enlèvent une partie des bestiaux ; en un mot, ils semblent leur ôter tout moyen de cultiver. Cependant les fermiers, en plus grand nombre que les fermes, sont réduits, par la concurrence, à de trop foibles salaires. Bornés à subsister au jour le jour, ils se refusent le nécessaire pour payer un maître qui, au sein de la mollesse, a pour maxime qu’il ne faut pas que les paysans soient dans l’aisance, et qui ne voit pas que la richesse du laboureur l’enrichiroit lui-même. Il n’est donc que trop vrai que le luxe d’une grande capitale est un principe de misère et de dévastation.