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de pouvoir placer en petites parties, et pour le temps qu’il veut, tout l’argent dont, pour le moment, il ne feroit aucun usage. Le quatrième est la commodité de pouvoir payer de grosses sommes par le simple transport de ses créances. Le dernier enfin est de cacher son bien dans un porte-feuille, et de n’en laisser paroître que ce qu’il veut qu’on en voie. Ces avantages, que chacun évaluoit suivant son caprice, pouvoient faire monter les actions de cent onces qu’elles valoient dans le principe, à cent dix, cent vingt, cent trente, etc.

La banque, qui a voulu répondre à l’empressement du public, a vendu des actions, je suppose, pour un million d’onces d’argent. Or elle n’a pas besoin d’avoir ce million en caisse, parce que, tant qu’elle sera accréditée, elle est bien assurée que les actionnaires ne viendront pas tous à la fois demander leurs fonds. Il lui suffira d’en garder assez