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entraîna celle d’une multitude de commerçans. On ne vit plus que banqueroute sur banqueroute ; et on apprit qu’il n’en est pas des papiers, qui n’ont qu’une valeur fictice, comme de l’or et de l’argent qui ont une valeur réelle.

On auroit au moins dû l’apprendre. Mais la richesse en papier étoit si commode, qu’on ne cherchoit qu’à se faire illusion ; et, après quelque-temps, on les recevoit encore avec confiance. Il sembloit qu’on ne sût que faire de son argent.

Nous avons vu comment un banquier fait valoir, pour son compte, des fonds que plusieurs négociants lui ont confiés. Or supposons que des banquiers, riches en argent et sur-tout en crédit, s’associent et forment ensemble un fonds pour le faire valoir à leur profit commun. Cette association est une compagnie qui donnera à chacun de ses membres une reconnoissance