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Enfin le renchérissement vint au point, qu’on fut obligé d’abandonner les mines. Les frais, pour en tirer l’or et l’argent, devinrent si grands, qu’il n’y avoit plus de bénéfice à les exploiter. On en chercha de plus abondantes : on n’en trouva pas.

Il arrive donc un temps où l’exploitation des mines ne peut plus se faire avec bénéfice. Il n’en est pas de même de la culture des productions, qui se consomment pour se reproduire. Par l’abondance avec laquelle elles se renouvellent, elles se multiplient à chaque fois, et en raison de la quantité nécessaire à notre consommation, et en raison des avances faites et à faire ; ensorte que, quels que soient les frais, le produit assure toujours un bénéfice. C’est une source qui ne tarit point. Plus on puise, plus elle croît. Tel est l’avantage de l’exploitation des terres sur l’exploitation des mines.