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les procès auxquels ces formalités donnent fréquemment lieu ; les vexations des commis qui souvent ne cherchent [p65] que des prétextes pour faire des frais ; les dommages que reçoivent les marchands, lorsque, forcés de laisser leurs marchandises à la douane, ils perdent le moment favorable à la vente. Je pourrois remarquer encore que les droits, qu’on met sur l’entrée et sur la sortie, sont nécessairement arbitraires et inégalement répartis. Une piece de vin, par exemple, qui ne vaut que dix onces d’argent, paiera autant qu’une piece qui en vaut cinquante ; et, pour l’une comme pour l’autre, cette taxe sera la même dans une année de disette et dans une année d’abondance, c’est-à-dire, lorsqu’elles auront chacune changé de prix. Mais, sans répéter des lieux communs déjà répétés tant de fois et toujours inutilement, c’est assez d’avoir démontré que les impôts sur les consommations sont les plus funestes de tous.