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fort commun dans nos quatre monarchies, étoit, par la liberté du commerce, à un prix proportionné aux facultés des citoyens les moins riches ; et il s’en faisoit une grande consommation parce qu’il est nécessaire aux hommes, aux bestiaux, et même aux terres, pour lesquelles il est un excellent engrais. Il devoit donc y avoir un grand bénéfice à faire le monopole du sel. On en forma le projet, et on créa à cet effet une compagnie privilégiée et exclusive. Elle donnoit au souverain une somme considérable, et elle accordoit, aux grands qui la protégeoient, une part dans son bénéfice. Ceux qui composoient cette compagnie, se nommoient traitans, parce qu’ils avoient traité avec le roi. Ils faisoient seuls, en son nom, le commerce du sel dans toute l’étendue du royaume. Le premier monarque qui trouva cette source de richesses, ouvrit les yeux aux autres, et fut imité.