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s’y maintinrent même encore sous les premiers monarques. Mais enfin il falloit qu’il se fît une révolution.

Parce que des artisans et des marchands vivoient dans l’aisance, on demanda : mais pourquoi ces hommes, qui sont riches, ne fournissent-ils pas une partie des subsides ? Comment ont-ils pu en être exempts ? Faut-il que les colons payent seuls toutes les charges, et tout citoyen ne doit-il pas contribuer aux dépenses publiques ? Ce raisonnement parut un trait de lumière.

On mit donc des impôts sur l’industrie, et il ne fut plus permis de travailler en aucun genre, qu’autant qu’on auroit payé une certaine somme à l’état. il ne fut plus permis de travailler ! voilà une loi bien étrange. Cependant, quand on veut que celui qui n’a rien paie pour avoir la permission de gagner sa subsistance, il faut bien défendre le travail à ceux qui ne paient pas ; et,