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Cet usage se maintint avec le progrès des arts, parce que tout usage dure. Les artisans et les marchands, ainsi que les fermiers et les journaliers, vécurent donc de leur salaire, et on ne pensa point à leur demander des subsides.

Tant que cet usage subsista, tout fleurit. L’industrie, assurée d’un salaire que la concurrence seule régloit, et sur lequel il n’y avoit rien à retrancher, s’occupa des moyens d’augmenter ce salaire, soit en créant de nouveaux arts, soit en perfectionnant les arts déja connus.

Alors tout devenoit utile. Le surabondant trouvoit un emploi, à mesure que les arts et le commerce faisoient des progrès. On consommoit davantage : les productions croissoient en raison des consommations ; et les terres étoient tous les jours mieux cultivées. Les choses subsistèrent dans cet état jusqu’au temps de la monarchie. Elles