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ce n’est qu’à des colons qu’elles pouvoient demander des subsides. En conséquence, on les prit sur chaque champ, et chacun paya en raison des productions qu’il récoltoit. Ce subside se levoit à peu de frais. La répartition s’en faisoit, dans chaque canton, par les colons mêmes. Chacun payoit sans contrainte ; et comme personne ne pouvoit se plaindre d’être surchargé, personne aussi ne songeoit à payer moins qu’il ne devoit. Lorsque, dans la suite, des citoyens se trouvèrent sans possessions, on n’imagina pas de leur demander des subsides. Il ne pouvoit pas encore venir dans la pensée de faire payer des hommes qui n’avoient rien. L’usage, qui fait regle même quand il est raisonnable, ne le permettoit pas. Ces citoyens, qui n’avoient que des bras, subsistèrent donc de leur travail, ou du salaire qu’ils recevoient des colons, et ils ne payèrent rien.