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y avoit un grand bénéfice à frauder les droits de péages et de douanes, et on les fraudoit. Il fut donc défendu, dans les quatre royaumes, sous de grieves peines, de vendre des marchandises étrangers, pour lesquelles on n’auroit pas payé la taxe imposée. Mais on continua de vendre en fraude : on vendit seulement à plus haut prix, en dédommagement des risques auxquels on s’exposoit. Les commerçans, qui faisoient cette fraude, se nommoient contrebandiers.

Il fallut répandre, sur toutes les frontières, des troupes pour empêcher la contrebande, qu’on n’empêchoit pas. Voilà donc les quatre monarchies armées en temps de paix, afin d’interdire tout commerce entr’elles.

Sous prétexte de percevoir les droits du souverain, les employés dans les douanes et péages commettoient bien des vexations ; et le gouvernement, qui les protégeoit, sembloit se concerter