Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/414

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais parce qu’aucune ne le sera trop, aucune aussi ne sera pauvre. C’est que les richesses reflueront continuellement des unes dans les autres ; et que suivant les différentes pentes que le commerce leur fera prendre, elles se verseront successivement par-tout. Cette révolution sera sans inconvéniens, parce qu’elle se fera naturellement et sans violence. C’est insensiblement que quelques provinces perdront une partie de leur commerce : c’est insensiblement que d’autres en recouvreront ce qu’elles auront perdu. La liberté a donc l’avantage de les garantir toutes de la pauvreté, et en même-temps d’arrêter dans chacune le progrès des richesses, lorsque l’excès en ce genre pourroit nuire. Dans le commencement de ce chapitre, j’ai été obligé de distinguer deux sortes de provinces, les unes marchandes et les autres agricoles : mais on voit que, par la liberté du commerce, elles sont toutes en même-temps et agricoles et