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entre ceux qui font le commerce de productions, ne pourront pas se répartir bien inégalement, chez des peuples où ce commerce jouit d’une liberté entière, et où, par conséquent, la concurrence des vendeurs et des acheteurs est la seule règle des prix.

Il ne sera donc pas au pouvoir de quelques colons ou fermiers de vendre leurs denrées autant qu’ils voudront. Le prix du marché sera nécessairement le prix de tous ; et ils se forceront mutuellement à se contenter des mêmes profits.

Dans cet état des choses, le commerce de productions n’enrichira pas les uns aux dépens des autres, parce qu’aucun ne gagnera trop, et que tous gagneront. Tous participeront aux jouissances auxquelles l’usage leur donne des droits ; et si quelques-uns, plus industrieux, vivent dans une plus grande aisance, les autres ne tomberont pas dans la misère ;