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nature a mis, et qu’il n’a pas été possible d’applanir également par-tout. Mais où il y a plus d’obstacles, il y a aussi plus d’industrie ; et l’art semble réparer les torts de la nature. Voyons comment, dans un pays tel que celui que je viens de supposer, les richesses se répandent naturellement par-tout. Les campagnes, abondantes chacune en divers genres de productions, sont proprement la première source des richesses.

Dans les bourgs, dans les villages, dans les hameaux, dans les fermes même, on travaille les matières premières pour les rendre propres aux usages du colon qui cultive son champ, ou du fermier qui cultive le champ d’un autre. On y fait des charrues, des jougs, des charriots, des tombereaux, des pioches, des bêches ; de grosses toiles, de gros draps, et autres ouvrages qui demandent peu d’art, et qui se consomment aux environs