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on peut se faire une idée de ce que j’entends par un commerce qui jouit d’une liberté entiere. Il s’agissoit uniquement de bien déterminer cette idée ; et il importe peu que quelqu’unes de ces suppositions ne paroissent pas vraisemblables. Pour faire fleurir le commerce dans toutes les provinces où je répands des cités, il faut que, réciproquement de l’une dans l’autre, le surabondant se verse sans obstacle, et qu’il supplée à ce qui manque dans les lieux où il se répand. C’est une espèce de flux et de reflux, où les choses se balancent par un mouvement alternatif, et tendent à se mettre au niveau.

[p6] Chez les peuples que nous observons, la nature seule peut opposer des obstacles au commerce, et on les lève, ou du moins on les diminue. On facilite la navigation sur les rivières, on creuse des canaux, on fait des chemins. Ces ouvrages qui nous étonnent, parce que nous