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travail, et que l’abondance se répand. Elle se répand, dis je, tant que les mœurs sont simples : mais la misère commence avec le luxe.

Pour entretenir cette abondance, il faut une puissance qui protège les arts et le commerce, c’est-à-dire, qui maintienne l’ordre et la liberté. Cette puissance a des dépenses à faire, et c’est aux propriétaires seuls à payer les subsides ou les impôts dont elle a besoin.

Si cette puissance maintient l’ordre et la liberté, une nation, qui s’occupera de tout sans préférence exclusive, sera aussi riche qu’elle peut l’être. Que, dans tous les gouvernemens, on protège donc également les travaux de toutes espèces, et que sans restriction, sans interruption, on permette d’exporter et d’importer les choses même les plus nécessaires ; alors toutes les nations seront riches, et leurs richesses respectives seront en raison de la fertilité du sol et de l’industrie des habitans.