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change, il en a un dans le prêt, et ce prix est ce qu’on nomme intérêt. Or l’argent, dans le commerce, ayant un produit, celui qui le prête doit avoir un intérêt dans ce produit, comme un propriétaire doit en avoir un dans le produit d’une terre qu’il donne ou prête à ferme. Cet intérêt, qui hausse et baisse suivant les circonstances, ne peut être réglé que dans les places de commerce. Il est juste lorsqu’il ne met à l’argent que le prix que les commerçans y ont mis librement et publiquement : il est usuraire lorsque ce prix est arbitraire et clandestin.

Les métaux dont on fait les monnoies, plus rares ou plus abondans, suivant qu’on les emploie à plus ou moins d’usages, tendent à se rendre également communs chez les nations qui ont entr’elles un commerce libre et jamais interrompu. C’est pourquoi leur valeur relative se règle, dans tous les marchés de ces nations, comme elle se