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L’usage de la monnoie, en facilitant les échanges, donna plus de mouvement au commerce, et augmenta la masse des richesses. Mais il fit tomber dans des méprises sur ce qu’on appeloit valeur. Quand on crut voir le prix des choses dans une mesure qui, telle qu’une once d’argent, est toujours la même, on ne douta point qu’elles n’eussent une valeur absolue, et, parce qu’on jugea qu’elles ont une valeur égale toutes les fois qu’elles sont estimées égales en valeur à une même quantité d’argent, on supposa faussement que dans les échanges on donne toujours valeur égale pour valeur égale.

L’argent ne facilite le commerce que parce qu’on le donne continuellement en échange. Il se ramasse pour se distribuer, il se distribue pour se ramasser, et, ne cessant de passer et de repasser d’une main dans une autre, il circule continuellement.

Pourvu que cette circulation se fasse librement,