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fonds qui appartient à ceux qui l’ont fourni, et un produit dont ils doivent faire part aux ouvriers qu’ils font travailler. Cette co-propriété est représentée par le salaire que l’usage règle, et dont personne ne doit être privé.

Les richesses s’étant multipliées, un commerce plus étendu fit sentir la nécessité d’apprécier avec plus de précision la valeur de chaque chose. On chercha donc une mesure commune.

Comme, dans les échanges, les valeurs se mesurent réciproquement, toute espèce de marchandises pouvoit être employée à cet usage. On donna la préférence aux métaux, comme à la marchandise avec laquelle on pourroit plus commodément mesurer toutes les autres, et on créa la monnoie.

C’est donc parce qu’ils avoient une valeur comme marchandise que les métaux en eurent une comme monnoie, et, en devenant monnoie, ils ne cessèrent pas d’être marchandise.