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Ailleurs enfin, on permet l’exportation quand les blés sont à bon marché, et on permet l’importation quand ils sont chers. Cependant la liberté, soit d’exporter, soit d’importer, n’est jamais pleine et entière : elle est toujours plus ou moins limitée par des droits. Voilà à-peu-près ce qui se passe en Europe. Je dis à-peu-près, parce qu’il me suffit de raisonner sur des suppositions. Il sera toujours facile d’appliquer mes raisonnemens à la conduite changeante du gouvernement chez différens peuples.

La France, nous le supposons, donne seule à l’exportation une liberté pleine, entière, permanente, sans restriction, sans limitation, sans interruption. Tous ses ports sont toujours ouverts, et on n’y exige jamais aucun droit ni d’entrée, ni de sortie.

Je dis que, dans cette supposition, le commerce des grains doit être pour la France plus avantageux que pour toute autre nation.