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Chacune, dans les échanges qu’elle fait, voudroit que tout le bénéfice fût pour elle. Elles ne voient pas que, par la nature des échanges, il y a nécessairement bénéfice des deux côtés, puisque de part et d’autre on donne moins pour plus.

Un particulier, qui ne connoît pas le prix des marchés, peut être trompé dans les achats qu’il fait. Les nations sont marchandes : c’est chez elles que les marchés se tiennent : le prix des choses leur est connu. Par quel art donc les forcerons-nous à nous donner toujours plus pour moins, par rapport à elles, quand nous ne leur donnerons jamais que moins pour plus par rapport à nous ? Cet art est cependant le grand objet de la politique : c’est la pierre philosophale qu’elle cherche, et qu’elle ne trouvera certainement pas.

Mais, direz-vous, il importe d’attirer chez nous, autant qu’il est possible, l’or et l’argent des nations étrangères. Il