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ce sont des richesses du second ordre ; elles sont précaires, et les autres nations peuvent se les approprier.

Ce peuple, parce qu’il est agricole, dédaignera-t-il tous les travaux qui ne se rapportent pas immédiatement à l’agriculture ? Voudra-t-il n’avoir ni artisans, ni artistes ? Il tirera donc de dehors toutes les choses mobilières, et il sera dans la nécessité de les acheter à plus haut prix, parce qu’il aura les frais de transport à payer. Il auroit pu avoir chez lui un grand nombre d’ouvriers qui auroient consommé ses productions, et il leur enverra à grands frais ces productions, pour les faire subsister dans les pays étrangers.

Soit donc qu’un peuple donne la préférence à l’agriculture, soit qu’il la donne aux manufactures, il est certain que, dans l’un et l’autre cas, il n’est jamais aussi riche qu’il auroit pu l’être.

Négligera-t-il l’agriculture et les manufactures pour s’occuper principalement