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veille sur tous les travaux, maintient-elle, sans préférences, l’ordre et la liberté ? Alors une nation est aussi riche qu’elle peut l’être.

Qu’on ne demande donc pas s’il faut préférer l’agriculture aux manufactures, ou les manufactures à l’agriculture. Il ne faut rien préférer : il faut s’occuper de tout.

C’est au particulier qu’il appartient d’avoir des préférences : il a de droit la liberté de choisir le genre de travail qui lui convient. Or il perdroit ce droit si le gouvernement protégeoit exclusivement ou par préférence un genre de travail.

Un peuple, destiné par son sol à être agricole, négligera-t-il les productions que la nature veut lui prodiguer, ces richesses qui sont à lui, qui ne sont qu’à lui, et qu’on ne peut lui enlever ?

Les négligera-t-il, dis-je, pour passer ses jours dans des ateliers ? A la vérité, il acquerra de vraies richesses ; mais