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vice inhérent à la constitution de l’État, et il faut qu’elle subsiste avec ce vice. Tel est le sort d’une nation qui n’a qu’une richesse précaire.

Mais la France n’est pas forcée à mettre des impôts sur l’industrie : la France, dis-je, où la classe des propriétaires a toutes les richesses, et des richesses qui seroient bien surabondantes si les terres étoient mieux cultivées.

La France est riche en productions, et le surabondant de ces productions est le fonds avec lequel ses marchands font le commerce. Ils exportent ce surabondant qui nous seroit inutile : ils l’échangent, et, en nous apportant des productions utiles, ils augmentent la masse de nos richesses. Mettons des impôts sur nos trafiquans, ils vendront à plus haut prix le surabondant qu’ils exporteront, ils en vendront moins, par conséquent, et ils nous rapporteront, en échange,