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habite fournit abondamment tout ce qui est nécessaire aux besoins des citoyens, ou il n’en fournit qu’une partie, quelque soin qu’on donne à la culture des terres.

Dans le premier cas, la nation, riche par son sol, se suffit à elle-même. Mais les productions, qui font toute sa richesse, appartiennent entièrement et uniquement aux propriétaires des terres. Cette classe peut donc seule faire toutes les dépenses publiques.

Dans le second cas, cette nation sera, je suppose, sur des côtes peu fertiles, dont le produit ne suffira qu’à la subsistance de la dixième partie de ses citoyens. Condamnée par son sol à la pauvreté, elle ne peut être riche qu’autant qu’elle s’appropriera les productions qui croissent sur un sol étranger. Or elle s’en appropriera par son industrie, ou plutôt elle ne s’est accrue par degrés que parce qu’elle s’en est approprié