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qui on a mis une nouvelle imposition, nous ne serons pas étonnés qu’ils veuillent vendre à plus haut prix. Nous jugerons même qu’ils sont fondés en raison, et nous paierons le prix qu’ils exigent. Nous sommes donc en contradiction avec nous-mêmes ; nous voulons que les marchands contribuent aux dépenses publiques, et, quand ils ont contribué, nous voulons les rembourser. Ne seroit-il pas plus simple de nous charger nous-mêmes de toutes ces dépenses ?

Mais il y a des marchands et des artisans qui s’enrichissent. Voilà sans doute ce qui entretient notre préjugé. Eh bien ! qu’on les fasse contribuer, ils se feront rembourser. Il est donc impossible qu’ils contribuent.

On dira sans doute que, dans la nécessité où ils sont de vendre, ils ne se feront pas toujours rembourser dans la proportion des impositions ; et que, par conséquent, ils en porteront une partie.