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et que nous courons, pour ainsi dire, à une multitude d’idées accessoires, sans nous arrêter à aucune, nous ne savons plus ce que nous voulons dire. Substituons, pour un moment, le mot d’excès à celui de luxe.

La vie grossière de notre peuplade, lors de son établissement, seroit un excès de recherches aux yeux d’un sauvage, qui, accoutumé à vivre de chasse et de pêche, ne comprend pas la nécessité des besoins qu’elle s’est faits. Parce que la terre, sans être travaillée, fournit à sa subsistance, il lui paroît que ceux qui la cultivent sont trop recherchés sur les moyens de subsister.

Voilà donc, à son jugement, un excès, qui n’en est pas un au jugement de notre peuplade, ni au nôtre.

Mais chez notre peuplade même chaque nouvelle commodité, dont l’usage s’introduira, pourra être regardée comme un excès de recherches par tous