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par cette raison, j’ai appelé de seconde nécessité. Il faut donc que les arts fassent quelques progrès pour nous tirer d’une vie grossière ; et il faut qu’ils s’arrêtent après quelques progrès, pour nous empêcher de tomber dans une vie molle. Le passage de l’une à l’autre est insensible, et ce n’est jamais que du plus au moins que la vie simple s’éloigne d’un des extrêmes, comme ce n’est jamais que du plus au moins qu’elle s’approche de l’autre. Il n’est donc pas possible d’en parler avec une exacte précision.

Il est aisé de se représenter ce que c’étoit que la vie simple, lorsque les hommes avant de s’être rassemblés dans les villes, habitoient les champs qu’ils cultivoient. Alors, quelques progrès qu’eussent faits les arts, tous se rapportoient à l’agriculture, qui étoit le premier art, l’art estimé par-dessus tous.

Or, tant que l’agriculture a été regardée