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faire le même raisonnement sur les marchands, sur les artisans et sur les propriétaires.

Concluons que l’emploi des terres est différent lorsque les besoins multipliés multiplient les consommations, et qu’alors la population diminue nécessairement.

Il est vrai que, si nous avions mis notre peuplade dans toute autre position, elle trouveroit des ressources dans les contrées dont elle seroit environnée. Elle y pourroit envoyer des colonies ; et, dans ce cas, il seroit possible que la population ne diminuât pas, elle pourroit même croître encore. Mais, si ces contrées étoient occupées par d’autres peuples, il faudroit armer, et la guerre détruiroit les habitans que les terres ne pourroient pas nourrir.

Je conviens encore que, lorsque les troupeaux consommeront le produit d’un grand nombre d’arpens, les terres réservées pour la subsistance des