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Mais il est naturel que les marchands et les artisans qui se sont enrichis imitent les propriétaires, et fassent aussi de plus grandes consommations. Chacun d’eux voudra, suivant ses facultés, jouir des commodités que l’usage introduit.

Les hommes qui changeront le moins sensiblement leur manière de vivre sont ceux qui, subsistant au jour le jour, gagnent trop peu pour améliorer leur condition. Tels sont les petits marchands, les petits artisans et les laboureurs. Cependant chacun d’eux fera ses efforts pour jouir, dans son état, des mêmes commodités dont d’autres jouiront ; et ils y parviendront peu-à-peu, parce qu’insensiblement ils obtiendront de plus forts salaires. Alors tous à l’envi consommeront davantage. Les laboureurs, par exemple, prendront pour modèles les gros fermiers qui font de plus grandes consommations, parce qu’ils en voient faire de plus