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Mais les hommes consomment plus ou moins à proportion qu’ils ont plus ou moins de besoins. Il faut donc que la population diminue à proportion que les besoins se multiplient davantage ; ou, si la population ne diminue pas, il faut qu’on ait trouvé les moyens d’augmenter les productions en raison des consommations.

En un mot, il n’y a jamais dans un pays que la quantité d’habitans qu’il peut nourrir. Il y en aura moins, toutes choses d’ailleurs égales, si chacun d’eux consomme davantage : il y en aura moins encore, si une partie des terres est consacrée à des productions dont ils ne se nourrissent pas.

Observons maintenant notre peuplade. Supposons que, dans le pays qu’elle habite, elle a dix millions d’arpens également propres à la culture, et, afin qu’elle ne puisse pas étendre ses possessions, plaçons-la dans une île, au sein de l’Océan, ou, pour lui ôter jusqu’