Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/263

Cette page n’a pas encore été corrigée

S’ils en ont un, la garde n’en est pas dispendieuse ; et ils ont peu de déchet à craindre, parce qu’ils le vident presque aussitôt qu’ils l’ont rempli. Un valet leur suffit. Il ne leur faut qu’un âne ou un mulet pour voiturer leurs grains ; et ils n’ont pas besoin de correspondans, parce qu’ils font leur commerce dans un petit canton où ils sont habitués.

Il y a pour eux moins d’avances que pour les grands négocians, moins de frais, moins de risques, et ils se contentent d’un moindre bénéfice ; toujours pressés de se le procurer, parce qu’ils ne sont pas assez riches pour hasarder d’en attendre un plus grand. Leur intérêt est de vendre promptement, afin de racheter pour revendre. Ils ont besoin, pour subsister, que des achats et des ventes répétées fassent continuellement repasser par leurs mains leurs premières avances avec le bénéfice.