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toujours porter lui-même ses blés dans le marché voisin, il peut encore moins entreprendre de les porter dans les marchés éloignés.

Il faut donc qu’il s’établisse des marchands qui achètent du fermier pour revendre au consommateur.

Ces marchands sont des hommes que l’expérience a formés. Ils ne réussiront dans leur commerce qu’autant qu’ils s’en seront occupés uniquement, et qu’ils auront acquis un nombre de connoissances qui ne s’acquièrent qu’avec le temps.

Il faut qu’ils connoissent la qualité des blés pour n’être pas trompés sur le choix ; qu’ils aient appris à les voiturer au meilleur compte possible ; qu’ils sachent apprécier le déchet, les frais de transport, et tous les risques à courir ; qu’ils jugent d’où il peut arriver des blés dans les lieux où ils se proposent d’en porter, et qu’ils prévoient quand ils y arriveront. Car les marchands, qui se