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relative de l’or à l’argent s’apprécie de la même manière dans plusieurs États, où ces métaux passent librement de l’un chez l’autre. Mais lorsque des nations éloignées ne peuvent pas avoir entr’elles un commerce continuel, et, pour ainsi dire, journalier, alors cette valeur s’apprécie différemment chez chacune, parce qu’elle se règle dans des marchés qui n’ont point entre eux assez de relation, et, dont, par cette raison, on ne sauroit former un seul marché commun. Au Japon, par exemple, l’or est à l’argent comme un à huit, tandis qu’il est en Europe comme un à quatorze et demi, ou comme un à quinze.

J’ai dit que les marchés font la loi au gouvernement. Pour le comprendre, supposons que, dans tous les marchés de l’Europe, l’or soit à l’argent comme un à quatorze, et que cependant le gouvernement évalue en France ces métaux dans le rapport d’un à quinze, et