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relative de ces métaux ne pourra pas être la même dans les marchés de ces trois nations. L’or, par exemple, aura un prix en France, un autre en Hollande, un autre en Angleterre.

Mais si on permet à ces métaux de circuler librement parmi tous les peuples de l’Europe, alors on ne les appréciera pas d’après le rapport où ils sont l’un à l’autre en France, en Hollande ou en Angleterre ; mais on les appréciera d’après le rapport où ils sont l’un à l’autre chez toutes les nations prises ensemble. Quoique inégalement répartis, ils seront censés être en même quantité par-tout, parce que ce qu’il y aura de plus en or, par exemple, aujourd’hui dans un État, peut en sortir et passer demain dans un autre. Voilà pourquoi, dans tous les marchés de l’Europe, on juge du rapport de l’or à l’argent comme on en jugeroit dans un seul marché commun.

On voit donc comment la valeur