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par hasard : il faudra donc qu’il fasse toujours de nouveaux réglemens, sans jamais pouvoir être sûr d’en faire un bon : ou s’il s’obstine à vouloir faire observer ceux qu’il a faits, parce qu’il ne sait pas comment en faire d’autres, il ne fera que troubler le commerce. On éludera ses réglemens dans des marchés clandestins ; et l’intérêt qu’il prétendoit fixer haussera d’autant plus, que les prêteurs, ayant la loi contre eux, prêteront avec moins de sûreté.

Dans les places de commerce, au contraire, l’intérêt se régleroit toujours bien et de lui-même, parce que c’est là que les offres des prêteurs, et les demandes des emprunteurs, mettent en évidence la proportion où est l’argent à prêter avec l’argent à emprunter.

Non seulement l’intérêt peut varier d’un jour à l’autre, il varie encore suivant l’espèce de commerce. C’est ce qui nous reste à observer.

Il faut qu’un marchand, qui a emprunté