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les fait ; mais il peut y être trompé : il l’est quelquefois : il faut que ceux qui le paient le dédommagent des pertes qu’il fait avec les autres. Seroit-il juste de le condamner à faire des avances où il pourroit souvent perdre sans jamais pouvoir se dédommager ? Il ne les feroit certainement pas.

D’ailleurs on ne peut pas nier qu’un négociant, qui avance un fonds de marchandises, n’ait le droit de se réserver une part dans les profits que ce fonds doit produire, lui qui, avant d’avancer les fonds, avoit seul droit aux profits.

Or nous venons de remarquer qu’avancer à un entrepreneur un fonds de marchandises, ou lui avancer l’argent dont il a besoin pour acheter ce fonds, c’est la même chose. Si on est en droit, dans le premier cas, d’exiger un intérêt, on a donc le même droit dans l’autre. Il est de fait que le prêt à intérêt soutient le commerce.