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terme de leur engagement. Il ne sera donc pas en leur pouvoir d’attendre, d’un jour à l’autre, le moment où l’on aura un plus grand besoin de leurs marchandises, et la concurrence les forcera d’autant plus à se contenter d’un moindre salaire, qu’étant en plus grand nombre, et pour la plupart dans la nécessité de faire de l’argent, il leur sera plus difficile de se concerter. On ne doutera pas qu’il ne soit à desirer que le commerce se fasse par de pareils entrepreneurs.

Or je suppose qu’après avoir prélevé tous les frais de commerce, il reste net en général pour salaire à chaque entrepreneur quinze à vingt pour cent.

Comment fera un homme qui est sans biens, et qui cependant pourroit faire quelque espèce de commerce avec industrie ? Il n’a que deux moyens. Il faut qu’on lui prête un fonds de marchandises ou qu’on lui prête de l’argent pour l’acheter ; et il est