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ceux qu’ils emploient sont réduits à de moindres profits. Ainsi la concurrence règle le produit qu’ils peuvent raisonnablement retirer des avances qu’ils ont faites, avances qui sont pour eux ce que sont, pour les fermiers, les frais de culture.

Si le commerce ne pouvoit se faire que par des entrepreneurs assez riches pour en faire les fonds, un petit nombre le feroit exclusivement. Moins forcés par la concurrence à vendre au rabais, ils mettraient leur salaire à un prix d’autant plus haut qu’ils seroient moins pressés de vendre leurs marchandises, et qu’il leur seroit facile de se concerter pour attendre le moment de se prévaloir des besoins des citoyens. Alors leur salaire pourroit être porté à cent pour cent ou davantage.

Mais si le commerce se fait au contraire par des entrepreneurs à qui on a fait les avances de leurs fonds, ils seront pressés de vendre pour payer au