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à-peu-près, que s’ils avoient toujours fait le change au pair.

Nous avons remarqué qu’on ne peut pas savoir exactement l’état des dettes réciproques entre plusieurs villes. On voit seulement qu’elles doivent plus qu’il ne leur est dû, lorsque le change y est au-dessus du pair ; et que, lorsqu’il est au-dessous, on leur doit plus qu’elles ne doivent. Encore cette règle n’est-elle pas absolument sans exception : car, indépendamment de l’état des dettes, plusieurs circonstances peuvent faire varier le prix du change.

Si lorsqu’à Lyon le change est au-dessous du pair, et qu’on ne paie que quatre-vingt dix-huit livres pour en recevoir cent à Paris, plusieurs personnes demandent en même temps sur Paris pour cinq à six cent mille francs de lettres de change, cette demande fera hausser le prix du change ; en sorte que, pour acheter cent francs qui sont à Paris, il en faudra payer à Lyon cent,