Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée

que je donne à Paris pour une somme qu’on doit me livrer à Lyon. Aussi lui donne-t-on le nom de prix du change.

Le change se régleroit, comme je viens de l’expliquer, si on savoit toujours exactement l’état des dettes réciproques entre deux villes ; mais cela n’est pas possible, sur-tout lorsque le change se fait entre deux villes qui, telles que Paris et Lyon, font un grand commerce l’une avec l’autre.

Si on sait, par exemple, que Paris doit, on ignore la quantité, soit parce que cette quantité peut varier d’un jour à l’autre, soit parce que les négocians, qui s’assemblent dans la place du change, ne peuvent pas tous être informés sur-le-champ de ces variations, soit enfin parce que les uns sont intéressés à exagérer la dette, tandis que les autres sont intéressés à la diminuer.

Ceux-là l’exagèrent, qui, voulant vendre des lettres sur Lyon, voudroient