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choses si difficiles à comprendre ? Etoit-il donc impossible aux banquiers de s’expliquer plus clairement ? Je n’ai point étudié leur langage : mais, dans le dessein où je suis de répandre quelques lumières sur cette partie du commerce, je n’ai besoin que d’étudier le change, il s’expliquera de lui-même, si je m’en fais des idées exactes.

Je veux faire passer cent mille francs à Bordeaux. Si j’étois obligé de les faire voiturer, il m’en coûteroit des frais, et j’aurois des risques à courir. Mais il y a à Paris des Bordelois qui ont eux-mêmes besoin de faire venir de l’argent de Bordeaux, et il y a des négocians à qui cette ville doit parce qu’ils y ont envoyé des marchandises.

Je cherche et je trouve un Bordelois qui a, à Bordeaux, cinquante mille francs qu’il voudroit avoir à Paris. Il ne s’agit plus que de faire un échange de cinquante mille francs qui sont à Paris, contre cinquante mille francs qui sont