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Je conviens que le marchand et l’artisan peuvent acheter à crédit, pour payer ensuite à différens termes. Mais soit qu’ils paient en achetant, soit qu’ils ne paient qu’après, il faut nécessairement qu’ils prélèvent chaque jour sur ce qu’ils vendent, s’ils veulent ne pas manquer à leurs engagemens. C’est donc pour eux une nécessité d’amasser.

Il seroit avantageux que l’usage du crédit s’établit, parce qu’alors un marchand et un artisan pourroient, sans argent, avoir un fonds, l’un de marchandises, l’autre de matières premières ; et que par conséquent un plus grand nombre d’hommes industrieux concourroient aux progrès du commerce. Il faut pour cela que la bonne foi amène la confiance. C’est ce qui arrive sur-tout dans les républiques qui ont des mœurs, c’est-à-dire, de la simplicité et de la frugalité.