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ont une empreinte de plus et une nouvelle dénomination ; mais ils sont toujours ce qu’ils étoient, et ils n’auroient pas une valeur comme monnoie,s’ils ne continuoient pas d’en avoir une comme marchandise. Cette observation n’est pas aussi inutile qu’elle pourroit le paroître ; car on diroit, aux raisonnemens qu’on fait communément sur la monnoie, qu’elle n’est pas une marchandise, et que cependant on ne sait pas trop ce qu’elle est.

La monnoie d’or et d’argent fait voir qu’il y a dans le commerce des choses de grand prix. Elle est donc une preuve de richesse. Mais ce n’est pas en raison de sa quantité : car le commerce peut se faire avec moins comme avec plus. Si elle étoit huit fois plus abondante, elle auroit huit fois moins de valeur, et il en faudroit porter au marché un marc au lieu d’une once : si elle étoit huit fois plus rare, elle auroit huit fois plus de valeur, et il n’en faudroit porter qu’une