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pourroit pas, sans injustice, priver le fabricant de son bénéfice, ni l’ouvrier de son salaire. On ne pourroit donc pas forcer le colon à vendre ses grains au-dessous de leur valeur, comme on ne pourroit pas forcer ceux qui en ont besoin à les payer plus qu’ils ne valent. Ces vérités sont si simples, qu’on ne les remarquera peut-être pas, et qu’on sera même étonné que je les aie remarquées. Il sera pourtant nécessaire de s’en souvenir.

Nous avons vu comment le colon conserve une propriété sur des terres qu’ il ne cultive plus lui-même. Mais on demandera s’il est borné à ne pouvoir être qu’usufruitier, ou s’il est autorisé à pouvoir disposer de ses terres même après lui.

Je réponds que, lorsque je défriche un champ, le produit des avances que je fais ne peut être qu’à moi. J’ai seul le droit d’en jouir : pourquoi donc, au