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former des villes ou du moins des bourgs, partout où elle tiendra des marchés. Il se fait alors une révolution dans la manière de vivre.

Lorsqu’on habitoit ses champs, chacun y vivoit de ses productions ou de celles que ses voisins lui cédoient en échange ; et il étoit rare qu’on imaginât d’aller au loin en chercher d’une autre espèce.

Il n’en est pas de même lorsque les propriétaires, rassemblés dans des villes, se communiquent mutuellement les productions des différens cantons qu’ils ont habités. Alors il est naturel qu’ils veuillent tous jouir de toutes ces productions. Ils se font par conséquent de nouveaux besoins, et ils consomment plus qu’ils ne faisoient auparavant.

Les agrémens de cette manière de vivre augmenteront l’affluence dans les villes. Les consommations croîtront dans la même proportion ; et il arrivera