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Ce régisseur est un fermier qui prend une terre à bail. Il lui est dû un salaire, qui se réglera comme tous les autres. Il lui faut sa subsistance, celle de sa famille, des ressources en cas d’accident, et un profit qu’il puisse mettre en réserve pour améliorer son état. Il réglera lui-même son salaire d’après l’usage. Il ne lui arrivera guères d’exiger beaucoup au-delà ; et il sera content toutes les fois que sa condition ne sera pas pire que celle des autres fermiers. Ces sortes de gens sont plus équitables qu’on ne pense : ils le seroient plus encore si on les vexoit moins,et d’ailleurs la concurrence les force à l’être.

L’expérience apprend à ce fermier la quantité et la qualité des productions sur lesquelles il peut moralement compter, années communes, et il les estime d’après les prix courans des marchés. Sur ce produit, il prélève toutes les avances qu’il est obligé de