Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/85

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE III.

Comment la liaison des idées, formée par l’attention, engendre l’imagination, la contemplation & la mémoire.

§. 27. On pourroit, à l’occasion de ce qui a été dit dans le chapitre précédent, me faire deux questions : la première, pourquoi nous avons le pouvoir de réveiller quelques-unes de nos perceptions ; la seconde, pourquoi, quand ce pouvoir nous manque, nous pouvons souvent nous en rappeller, au moins, les noms ou les circonstances.

Pour répondre d’abord à la seconde question, je dis que nous ne pouvons nous rappeller les noms ou les circonstances, qu’autant qu’ils sont familiers. Alors ils rentrent dans la classe des perceptions qui sont à nos ordres, & dont nous allons parler en répondant à la première question, qui demande un plus grand détail.

§. 28. La liaison de plusieurs idées